jeudi 1 août 2013

Poisons de Dieu, remèdes du Diable de Mia Couto.

    C'est un livre bavard, un dialogue permanent, un festival de mots écrit dans un langage imagé et savoureux, l'histoire d'une agonie en chambre close.
    Bartolomeu, ancien mécanicien sur un bateau, irascible en diable, ne va pas tarder à se "définitiver". Sa femme Dona Munda supporte ses humeurs et ses exigences persuadée qu'il est "désarrivé" à sa fin. "Dans  Vila Cacimba, on la connaît comme semi-veuve ... on anticipe le désévénement".
    Sidonio Rosa l'étrange médecin portugais qui le soigne n'est pas là par hasard. Il espère, grâce à Bartolo et  Munda, ses parents, retrouver Deolinda cette Mozambiquienne qu'il a connue à Lisbonne lors d'un congrès médical et avec qui il a eu une aventure. Mais sa mère reste toujours évasive quand elle répond à ses questions : elle n'aurait pas terminé son stage, elle ne sait pas quand elle doit revenir ?
    Bien d'autres personnages habitent ce roman et viennent étoffer le tableau vivant et coloré de ce pays. Certes, l'auteur a du talent, il a aussi une parfaite connaissance de l'Afrique et du Mozambique en particulier. C'est là qu'il est né, de parents portugais, et c'est là qu'il vit. Les mots sont le sel de son écriture, l'émergence d'un bon sens populaire qui malgré les souffrances endurées laissent encore place au bonheur de vivre.
    "Peut-être est-ce l'épaisseur de ce ciel qui fait tant rêver le Cacimbais. Rêver est une façon de mentir à la vie, une vengeance contre un destin toujours tardif et rare."

    Editions Métailié 2013
    Venenos de Deus, remedios do diablo 2008, traduit du portugais (Mozambique)
    par Elisabeth Monteiro Rodriguès.

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Josèphe